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Sélection albums : Jonathan Fournel, Yannis & The Yaw, YG, Cimafunk

Projeté sur le devant de la scène en 2021 par l’obtention du premier prix au concours Reine Elisabeth de Belgique, le pianiste Jonathan Fournel donne, depuis, l’impression de chercher sa voie à travers les disques qu’il enregistre à un rythme soutenu. Celui-ci, le deuxième publié en six mois par Alpha Classics, confirme le goût du pianiste âgé de 30 ans pour les expressions contrastées, légitimes ou non. Son interprétation de la Sonate nᵒ 3 de Frédéric Chopin (1810-1849) recèle de belles nuances (largo d’une élégante simplicité) derrière l’assurance un peu forcée d’une façade autoritaire. Plus à son aise dans les cycles de variations de Karol Szymanowski (1882-1937), qui, par principe, enchaînent les oppositions de caractère, Jonathan Fournel séduit dès l’énoncé des thèmes, judicieusement présentés comme des objets propices à l’expansion. Pierre Gervasoni
Alpha Classics/Outhere Music.
Lorsqu’on connaît la place prépondérante qu’occupe la section rythmique dans la musique de Foals, cette collaboration entre l’architecte du groupe postpunk anglais Yannis Philippakis et son idole, feu le prodigieux batteur nigérian Tony Allen (1940-2020), figure de l’afrobeat, fait sens. La rencontre s’est déroulée en 2019, durant deux jours, dans un studio parisien, avec le renfort de trois excellents musiciens français, Vincent Taeger (Tiger Tigre, ex-Pony Hoax), Vincent Taurelle et Ludovic Bruni (Le Sacre du tympan). Mais la mort de Tony Allen en avril 2020 a écourté abruptement le projet, le réduisant à cinq compositions. Les voici abouties et présentées quatre ans plus tard sur Lagos Paris London. On pense bien entendu à Foals sur le mélodique et groovy Clementine. Mais, surtout, Philippakis retrouve le goût de l’expérimentation qui lui faisait un peu défaut ces derniers temps, révélant un ouvrage débridé entre rock, funk, dub et jazz. Particulièrement sur Night Green, Heavy Love et Rain Can’t Reach Us, dont les entrelacements de cordes et de percussions sont un ravissement. Franck Colombani
Transgressive Records/PIAS.
YG, pour Young Gangsta, soit l’un des grades des terribles gangs de Los Angeles. Et une revendication pour ce rappeur né au début des années 1990, lorsque la guerre entre les différentes factions de South Central, Watts, Compton et Long Beach faisaient plus de huit cents morts par an. Comme Kendrick Lamar, qui a réussi l’exploit en juin de réunir sur scène les OG (Original Gangsta) de ces gangs pour son hymne Not Like Us, YG a tiré de son histoire dans les rues de la mégapole californienne une musique au groove efficace, dans une version encore plus crue que celle de son aîné. Pour ce Just Re’d Up 3, il faut passer les premiers morceaux et aller directement au titre Put It In My Hand pour retrouver cette irrésistible énergie du désespoir puis ce Street Love, mi dancehall mi afrobeats, ou se laisser emporter par les basses puissantes de Malibu ou de Violence. Stéphanie Binet
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