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Paris 2024 : avec les « fous » de Thierry Henry, le football français s’est enfin pris aux Jeux

« A nous deux maintenant ! » Tel Eugène de Rastignac à la fin du Père Goriot, l’équipe de France de football monte à Paris ambitieuse (vendredi 9 août à 18 heures) après un tournoi disputé entre Marseille, Nice, Bordeaux et Lyon. « On s’était promis entre nous d’aller à Paris pour être au cœur des Jeux », raconte le défenseur Loïc Badé, l’un des trois joueurs de plus de 23 ans autorisés par le règlement. Les Bleus olympiques affrontent l’Espagne au Parc des Princes pour une médaille d’or. L’histoire est belle et ressemble à un roman d’apprentissage, celui d’une bande de dix-neuf joueurs heureux de découvrir l’importance et le charme incomparable des Jeux olympiques.
Jeux à la maison obligent, la France s’imaginait un casting cinq étoiles au départ : avec pourquoi pas des Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Raphaël Varane, Hugo Lloris et autres noms ronflants. Depuis deux semaines, elle apprend à connaître et aimer les Jean-Philippe Mateta, Loïc Badé, Guillaume Restes, Michael Olise, mais aussi un sélectionneur habité par sa mission : Thierry Henry. « Franchement, je vis un rêve. Je n’ai pas envie de me réveiller », implorait-il suite à la qualification contre l’Egypte en demi-finales après prolongations (3-1), lundi 5 août.
Rien ne lui a été épargné pourtant. En fonctions depuis août 2023, Thierry Henry a enchaîné les « rejets » des clubs – même français – pas décidés à lâcher leurs actifs pour un tournoi hors des dates de la Fédération internationale de football. Comme d’habitude, le ballon rond mène sa vie parallèle. En début de tournoi flotte encore comme un air d’indifférence. Même Michel Platini veut sortir son sport fétiche du programme olympique.
On a alors envie de donner raison à l’ancien numéro 10 ; au moins pour le football français masculin qui tient les Jeux pour quantité négligeable depuis Atlanta en 1996 et le quart de finale des joueurs de Raymond Domenech. La suite a été une histoire de rendez-vous ratés, d’éliminations parfois grotesque avant le fiasco de Tokyo en 2021. Enfin au rendez-vous olympique, les Bleus prennent la porte dès le premier tour avec un sélectionneur, Sylvain Ripoll, déjà en difficultés pour trouver vingt-un joueurs à mettre dans l’avion.
Avec quelques années en moins, Thierry Henry aurait bien été volontaire. Dans un milieu du football souvent indifférent aux autres sports, la légende d’Arsenal de 46 ans affiche une culture olympique étonnante. Elle a été construite enfant quand son père le tirait du lit pour suivre la finale du 100 m de Carl Lewis, à Los Angeles, en 1984. Dans son panthéon sportif, Edwin Moses, légende du 400 m haies, n’est pas très loin du footballeur néerlandais, Marco Van Basten.
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